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Les allocations familiales bruxelloises : un beau fiasco !

Avec la sixième réforme de l’État, les allocations familiales bruxelloises sont devenues une compétence exclusivement bruxelloise. Or, que fait Bruxelles de sa première « propre » compétence communautaire ?
Un beau fiasco ! Le CDH s’oppose au modèle soutenu par le PS, SP.A, DéFI et Open Vld. Sur la base des chiffres publiés dans le journal La Libre concernant ce modèle, la N-VA a comparé la situation d’un enfant bruxellois par rapport à celle d’un enfant flamand ou wallon. Et les résultats sont pour le moins hallucinants ! Tandis que la Flandre et la Wallonie ont utilisé la défédéralisation pour opter pour un modèle simple, les partis bruxellois « de gauche » choisissent un modèle particulièrement complexe. Dans ce modèle, tant les familles aux faibles revenus que celles de classe moyenne ou aux revenus élevés sont beaucoup moins bien loties qu’en Flandre et en Wallonie. La classe moyenne bruxelloise est sans nul doute la plus touchée. Ainsi, sur toute une vie, une famille bruxelloise de classe moyenne de trois enfants perçoit quasiment 30 000 € de moins qu’un ménage flamand. Il est évident que l’ambition de Bruxelles de devenir une « Région-Communauté » à part entière se fait au détriment du Bruxellois. Chaque enfant bruxellois profiterait en effet d’un rapprochement avec une grande communauté linguistique plutôt que de l’élaboration d’un régime propre à Bruxelles, représentant à peine 12 % du budget total des allocations familiales.
La N-VA souhaite un modèle d’allocations familiales simple, avec un montant de base proche de celui de la Flandre et de la Wallonie, complété de suppléments sociaux et respectant la classe moyenne. Le CDH estime que cette possibilité est envisageable. Il est dès lors tout à fait incompréhensible que le PS, SP.A, Défi et Open VLD optent pour un modèle dans lequel un enfant bruxellois a moins de valeur qu'un enfant flamand ou wallon.
1. Première constatation : la classe moyenne bruxelloise est la plus désavantagée !
Les ménages dont le revenu se situe entre 31 000 € et 45 000 € brut par an sont les plus mal lotis à Bruxelles par rapport à la Flandre et à la Wallonie.
Les familles de 1 enfant sont les plus désavantagées : elles perçoivent un montant de base nettement inférieur à celui des autres ménages bruxellois (125 €/mois au lieu de 140 à 160 €/mois). Cela dit, les autres ménages ne sont en aucun cas mieux lotis à Bruxelles qu’en Flandre ou en Wallonie. Dès le premier enfant, la différence se fait largement sentir au niveau de portefeuille : les montants perçus en moins par une famille bruxelloise sont de l’ordre de 31 €/mois à 151 €/mois.
Quelques exemples :
BRUXELLES | WALLONIE | FLANDRE | |
Famille de 1 enfant de moins de 12 ans | 125 €/mois |
180 €/mois |
160 €/mois |
Famille de 2 enfants de moins de 12 ans | 305 €/mois |
360 €/mois |
320 €/mois |
Famille de 3 enfants de moins de 12 ans | 517 €/mois |
600 €/mois |
660 €/mois |
Famille de 4 enfants de moins de 12 ans | 729 €/mois |
800 €/mois |
880 €/mois |
2. Deuxième constatation : les familles bruxelloises aux revenus faibles sont bien moins loties que les familles flamandes ou wallonnes.
Le problème de la pauvreté des enfants a toujours été l’argument principal utilisé par les partis de gauche (et l’Open VLD) pour défendre un modèle d’allocations familiales exclusivement bruxellois. Or même en faisant payer la facture par la classe moyenne, ce but n’est toujours pas atteint. Si l'on compare les différentes situations familiales de familles aux revenus familiaux inférieurs à 31 000 € bruts par an, seule une famille bruxelloise de 2 enfants est un peu mieux lotie qu’en Flandre ou en Wallonie au moment où les enfants ont plus de 12 ans. Dans toutes les autres situations familiales de ménages comptant jusqu’à quatre enfants, Bruxelles est lésée par rapport à la Wallonie ou à la Flandre. L’écart se creuse à mesure que le nombre d’enfants augmente. Jusqu’à deux enfants, un Bruxellois perçoit entre 10 et 30 € de moins par mois qu’un Flamand ou un Wallon. Mais dès qu’un ménage bruxellois se compose de trois enfants, la différence peut grimper jusqu’à 95 € par mois.
Quelques exemples :
BRUXELLES | WALLONIE | FLANDRE | |
Famille de 1 enfant de moins de 12 ans | 180 €/mois |
210 €/mois |
210 €/mois |
Famille de 2 enfants de moins de 12 ans | 390 €/mois |
420 €/mois |
420 €/mois |
Famille de 3 enfants de moins de 12 ans | 640 €/mois |
735 €/mois |
720 €/mois |
Famille de 4 enfants de moins de 12 ans | 890 €/mois |
980 €/mois |
960 €/mois |
Les rares situations dans lesquelles Bruxelles fait légèrement mieux – par exemple, dans le cas d’une famille de deux enfants de plus de 12 ans – ne constituent qu’un instantané. Si l’on examine la situation tout au long de la vie d’une famille avec enfants de 0 à 22 ans, les ménages bruxellois à faibles revenus perçoivent, dans tous les cas de figure, un montant total d’allocations familiales inférieur aux montants totaux des ménages flamands ou wallons.
3. Troisième constat : dès 45 000 € brut par an, les ménages bruxellois sont également lésés
Les ménages dont le revenu est supérieur sont, sans grande surprise, également lésés dans le modèle proposé par le PS, SP.A, DéFI et Open VLD. Dans aucun cas de figure, une famille bruxelloise ne perçoit davantage qu’un ménage flamand ou wallon. L’écart va jusqu’à 80 € de moins par mois que les familles flamandes ou wallonnes. Le moyen idéal pour chasser la classe moyenne de Bruxelles ?
Quelques exemples :
BRUXELLES | WALLONIE | FLANDRE | |
Famille de 1 enfant de moins de 12 ans | 125 €/mois |
155 €/mois |
160 €/mois |
Famille de 2 enfants de moins de 12 ans | 280 €/mois |
310 €/mois |
320 €/mois |
Famille de 3 enfants de moins de 12 ans | 420 €/mois |
465 €/mois |
480 €/mois |
Famille de 4 enfants de moins de 12 ans | 560 €/mois |
620 €/mois |
640 €/mois |